Aboubakar Sadikou n’était pas seulement un ami; il était un véritable frère de cœur, un homme pour qui ma loyauté demeurera inébranlable, même après sa mort. Il incarnait la compassion et la bienveillance, et j’ai été profondément touché de pouvoir répondre à chacun de ses appels, même ceux qui s’étiraient en heures de conversations.
Écouter sa voix, comprendre ses préoccupations, et partager ses moments de vie étaient des privilèges que j’ai toujours chéris. Chaque rencontre avec lui était précieuse, et c’était un honneur de gagner sa confiance pour être à ses côtés dans sa défense.
Aboubakar était un être d’une rare noblesse. Combattant inflexible, volontaire dévoué, bénévole généreux, et ami d’une loyauté immaculée et inébranlable.
La douleur qui l’habitait était palpable, une ombre constante dans nos interactions. Je la ressentais lors de nos trajets en voiture, dans son bureau, lorsqu’il venait me rendre visite, ou même lors de nos déjeuners partagés. Ses souffrances étaient toujours présentes, mais il les portait avec une dignité admirable.
Tout au long du mois de juillet, j’ai partagé des moments intenses avec Aboubakar, bien plus qu’avec un frère de sang. J’ai chéri chaque instant passé à l’écouter, le rassurer, et agir pour lui. Notre lien était profond et authentique.
Je lui avais promis que nous ferions tout pour lui. Jusqu’au bout. Chacun de nous œuvrait en sa faveur. Je lui avais assuré que sa détermination ne serait pas vaine. Pourtant, il a achevé sa course avant nous, laissant derrière lui un héritage de courage, de résilience et d’intégrité.
Nous connaissions tous Aboubakar Sadikou comme un livre en trente chapitres, représentant les trente années de sa vie. Chaque chapitre, composé des douze mois de l’année, relatait les étapes d’un homme qui, avec sa voix et sa plume, s’efforçait d’écrire une histoire authentique. Dès les premières pages, Aboubakar n’a jamais manqué d’être à la hauteur de la tâche qui lui incombait.
Aboubakar était un homme de combat, de conquête, de force et de caractère. Sa générosité, parfois source de situations délicates, était l’une de ses plus grandes qualités. Ancien étudiant de l’Université d’Abomey-Calavi, journaliste de haut rang à Radio Univers, puis à l’ORTB, et enfin associé gérant et directeur général de l’École des Médias, il a marqué nos vies.
Pour ceux qui ont eu le privilège de le connaître de près, Aboubakar était affectueusement surnommé « Boubak » par les femmes et « Abou » par les hommes. Derrière ces surnoms se cachait un jeune homme conscient, honnête et intègre, qui, malgré les difficultés, n’a jamais cessé de tracer son propre chemin tout en emmenant les autres vers la lumière.
Aboubakar Sadikou, du haut de nos cinq années d’amitié, était un ami exceptionnel.
Nous avions pris l’habitude de discuter de nos problèmes autour de repas partagés. Nous avions quelques coins cachés à Cotonou et Calavi où nous aimions nous retrouver, comme Vodjè, Ganhi, et Calavi Parana.
Chose étrange, nous ne mangions jamais dans des endroits luxueux, sauf nos moments de discussions dans les rayons de EREVAN à chercher de quoi pouvoir manger lors de nos trajets en voiture. Nous choisissions des lieux où nos esprits pouvaient véritablement communiquer, des endroits qui favorisaient la réflexion et la recherche de solutions.
Et quand nous trouvions une solution, son visage s’illuminait d’une joie immense, et il disait souvent avec un large sourire : « Voilà, je le disais, tu es mon beau-gars sûr ! » suivie de son expression favorite : « Validé ! » C’était sa manière de marquer la satisfaction d’avoir résolu un problème.
Aboubakar était un homme des médias, mais paradoxalement, il préférait garder sa vie privée loin des projecteurs. Il savait où il allait et, comme il aimait le dire : « Moi, je suis un enfant de pauvre hein. Je ne peux pas copier tout le monde. » Aboubakar vivait selon ses moyens, et cela lui suffisait.
Tant qu’il était bien habillé, avec des chaussures bien cirées, ses lunettes sur le nez, et son téléphone bien chargé, il était déjà à l’aise, et la vie pouvait continuer.
Je ne me souviens pas avoir manqué un seul détail de ce qu’il me disait. Il se confiait pleinement lorsqu’il avait confiance. Il était solidaire, toujours prêt à se déplacer pour aider les autres, avec une volonté indéfectible d’apporter sa contribution et d’offrir son aide.
Aboubakar était un grand journaliste et un entrepreneur visionnaire, capable de payer ses employés dans un pays où la jeunesse fait face à de nombreux défis. Il a soutenu de nombreux jeunes, leur ouvrant des portes et leur offrant des opportunités qui ont permis d’avancer dans leurs carrières.
Aboubakar Sadikou est un homme intègre !
AHOLOU ZÈGUÈ ZIGUI, Beau-gars, É matché aaah, Ninmimondo !
Junior Deguenon
Il aimait vivre ! Aboubakar SADIKOU aimait vraiment vivre sa vie, dans le micro, dans son travail et dans sa paix intérieure.
Mais hélas ! Adieu, mon artiste !
Junior Deguenon
Comments (3)
SANDAHsays:
août 12, 2024 at 9:54 amBravo Junior pour ce bel hommage rendu à la mémoire du légendaire « Abou ».
Puisse les anges lui réserver une place mérite dans la félicité céleste.
Louisesays:
août 22, 2024 at 8:03 amTrès belle hommage, je ne me lasse de lire.
Il mérite vraiment votre amitié.
Paix à son âme
JUNIOR DEGUENONsays:
août 23, 2024 at 11:14 pmMerci Louise. On retient de Aboubakar SADIKOU qu’il est une légende. Même dans l’au-delà !